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  • Magali Crespin-Alliane

Le deuil comme un sport de combat

Dernière mise à jour : 26 nov. 2018



Noir. Lumière. Où l'on découvre un homme seul sur scène. Il est grand, athlétique.

C'est d'abord un corps qui se meut, une voix, des gestes qui font deviner la présence d'enfants invisibles. C'est un père à la boulangerie avec ses trois filles. Des pains au chocolat et une boulangère admirative. « Oui, c'est rare trois filles. Et un fils. » Absent.

C'est un père qui raconte la naissance de Roman, 8 semaines en avance. Un père fou de sport qui attend un champion.

C'est un père qui utilise le sport et son corps pour narrer la lutte que lui et sa femme mènent à l'hôpital contre le syndrome Charge, la lutte en eux, la lutte de leur fils dans la couveuse et comment ils l'accompagnent.

C'est un père qui mime un combat de boxe contre les multiples malformations de son enfant, au fur et à mesure qu'elles lui sont annoncées. Et l'on se trouve bouleversé par les coups qu'il encaisse.

C'est un marathon de 13 jours à l'hôpital, c'est une course de relais avec l'espoir, la peur, l'acceptation, la perte.

C'est un spectacle sur le deuil d'un tout petit enfant. Et sur la résilience.

Il est pudique, émouvant, sans pathos. Une histoire vraie, une façon pour Gaël Leiblang de sortir la souffrance de lui, l'observer et l'apprivoiser, en faire quelque chose de beau, d'utile, d'édifiant.

C'est un spectacle où l'imaginaire intervient, où un fils onirique dit à son père : « Tu seras un homme, papa. »

Ce que raconte ce journaliste sportif, réalisateur de documentaires, seul en scène durant une heure, c'est un épisode de vie. Une terrible épreuve pour des parents, comment la vie et la mort nous habitent, nous accompagnent et nous amènent parfois au bout de nous-mêmes, nous épuisant, nous bousculant et nous amenant à nous dépasser. Au-delà de ce que l'on croyait possible. C'est un spectacle qui raconte comme l'humain est bien plus fort que ce qu'il peut croire, malgré tout.

Tu seras un homme Papa,

de et par Gaël Leiblang, mise en scène de Thibault Amorfini

Du 24 octobre au 8 décembre 2018

Le Lucernaire

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