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  • Magali Crespin-Alliane

La « transparence psychique », ou l'inquiétude ordinaire de la future mère

Dernière mise à jour : 27 févr. 2019



Il arrive souvent que des femmes me contactent car depuis le 1er mois, le 3e mois ou le 5e mois de leur grossesse, elles ressentent des peurs ou des inquiétudes.

Et la plupart du temps, elles croient que quelque chose cloche chez elles, elles s'imaginent que ce n'est pas normal (levons le doute immédiatement, voulez-vous ? si, c'est normal!)

Pour certaines, la grossesse a été désirée, peut-être même attendue durant de longs mois, pour d'autres c'est allé très vite, parfois même est-ce inopiné. Médicalement, il n'y a rien à signaler, tout va bien.

Elles perçoivent, parfois avec culpabilité, l'incompréhension de leur entourage face à ce mal-être, car tout le monde le dit : elles devraient nager dans le bonheur!

Alors quoi? Pourquoi ces craintes, par exemple, de ne pas être une « bonne mère », de ne pas aimer son enfant (ou d'aimer le deuxième plus que le premier, ou moins que le troisième, ou l'inverse…), cette peur de la folie, de la mort, de perdre son couple, de ne pas assurer, de mal faire ou de faire mal, de reproduire des schémas nocifs ?

Parce que transmettre, porter et donner la vie, ce n'est pas anodin, et il est normal que les futures mères (tout comme les futurs pères), de manière plus ou moins inconsciente, ressentent des bouleversements.

Parce que la grossesse est « le moment d'un état psychique particulier […] où des fragments de l'inconscient viennent à la conscience » (*). C'est ce que la psychanalyste Monique Bydlowski a appelé la « transparence psychique ».

Parfois, l'état de grossesse peut réveiller des angoisses anciennes, faire ressurgir des vécus ou des ressentis de soi-même enfant, raviver des blessures, ranimer des carences, réveiller un passé conflictuel non résolu.

Je crois profondément qu'en parler, que se faire accompagner lorsque ces difficultés apparaissent, c'est se donner la chance, non seulement, de mener une grossesse plus sereine, mais surtout de reprendre la main sur sa propre histoire, pendant la grossesse et surtout après.

Prendre en compte ces « warnings » qu'une partie de soi allume avant la naissance d'un enfant, c'est se donner la possibilité d'accueillir cet enfant dans la sérénité, sans lui transmettre ses « casseroles ». Écrire un nouveau chapitre de son histoire de famille sur un cahier tout neuf, sans se laisser hanter par des épisodes irrésolus.

Prenez soin de vous!

(*) Monique Bydlowski, La dette de vie, itinéraire psychanalytique de la maternité, PUF (6e édition mise à jour, 2008)

Crédit photo : David Marcu

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